Catégorie

Chronique Hugo Bourque

Ah ben godam, de djypentwice, de godêche de luck, de saint-cibeule, de viarge, de saintes-tetines-de-coque, de câline de bines, de simonac, de…

Là, Everrade, es-tu choqué ou t’es content? On dirrait qu’on l’sait pu…

Assez content, que j’fais des bulles! J’suis content comme un flo à Noël, ou bien comme un homard devant une cage pleine de boëtte.

Mon djeu seigneurr, quosse qui fait ton bonheurr de même?

Des toasts, Arthur, des toasts. 

Ça y est! Il a virré de t’ssous rraide tight! 

Attends, attends! Pas n’importe quelles toasts, Arthur. Les toasts du Tim! Quand on pense que Pâtrick a r’commencé à faire des toasts au Tim! Non, mais vois-tu la lumière au boutte du tunnel? La vois-tu, toi?

Euh, oui, oui… mais on parrle toujourrs bien yèque de toasts.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Les professeurs passionnés qu’on croise tout au long de notre parcours scolaire influencent beaucoup qui nous sommes. 

Dans mon cas, il y a évidemment Jean-Jacques à Éphrem qui a eu un impact majeur. Comme à peu près tous ceux et celles à qui il a enseigné en secondaire cinq, d’ailleurs. Et il n’avait pas une mission facile : faire aimer un tant soit peu la poésie et le théâtre à de jeunes ados qui se croient adultes malgré la mollesse de leur tentative de moustache en dessous du nez. Il a pourtant réussi. J’ai, encore aujourd’hui, un recueil de poèmes d’Émile Nelligan dans ma bibliothèque. Livre que j’avais très timidement acheté à l’époque à la Librairie Plaisance en espérant que personne ne me voit avec ça dans les mains. On aurait dit que j’achetais une maladie vénérienne. Mais il a aussi été un de ceux qui m’ont poussé à croire en mes capacités et mon talent sur scène. Et pour ça, je lui en serai toujours reconnaissant. Un adulte autre que tes propres parents qui croit en toi, c’est essentiel pour bâtir une confiance. Avoir confiance en ses capacités.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Heille, as-tu vu ça? Quand on pense qu’i l’ont trouvé un squelette de rorqual à l’île Brion. 

Ben djipentwice! Si i’ s’donnent la peine de fouiller un p’tit brrin, y vont trrouver pas mal d’affairres aux Îles d’aprrès moi. Moi, d’aprrès moi, en fouillant
La Grrave comme y faut, on vont trrouver des squelettes de gars pleins rraide autourr de l’ancien P’tit Mondrrain!

Ah ben ça, t’as raison, t’as pas tort. 

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Aujourd’hui, mon grand, tu commences une nouvelle étape très importante. Tu entres au secondaire. Pis tu l’sais peut-être pas encore, mais c’qui va se passer dans les cinq prochaines années sera déterminant et te définira pour le reste de ta vie. Encore aujourd’hui, je me réfère régulièrement au Hugo du secondaire pour savoir si je suis à la bonne place, si je suis encore connecté sur les bonnes affaires, si je prends encore les bonnes décisions pour moi. 

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Pis? Comment c’qu’ont été les châteaux d’sabe c’t’année? Me semble t’i’ que vous en faites pas trop d’armenas c’t’année?

Ah god! Parrle-me z’en pas! Whaté godam de frrette bleu qu’i’ faisait su’ l’Sandy Hook! Un p’tit peu plus, pis c’est des châteaux d’glace qu’on faisait là! Y’en avait même avec les capôts su’ l’dos pis toute. 

Y’a pas à dire, on a un été dans l’something de pas d’allure c’t’année! Pas moyen d’avoir une miette de beau temps. Tchèque ça… tchèque ici… pas un godam de coup de soleil. Rien! Chus à la veille de poigner un coup de nuage! À la veille! Pis j’te l’dis là, j’suis blanc d’même à la grandeur!

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Une arrogance d’adolescent lancée à droite et à gauche pour faire une joke, dans le temps. Une joke ou pas. Tout dépendant du rang de bum de la personne qui le disait : plus elle l’était, moins c’était une joke. 

Évidemment, je n’ai jamais été du côté des bums. Je n’ai jamais eu la carrure ni même la philosophie du gars qui peut vouloir se battre. De toute façon, les batailles, ça m’a toujours fait un peu peur. Si, quand j’étais plus jeune, on disait qu’un « vrai gars ça sait se battre »… ben je n’ai probablement jamais été un vrai gars et ne le serai sûrement jamais. 

D’ailleurs, une godam de chance que personne ne m’a jamais lancé un vrai et senti « V’tu t’battre » parce qu’honnêtement, je ne sais pas trop ce que j’aurais pu faire avec ça… Je regardais religieusement la lutte à la télévision, mais je ne me voyais pas très bien faire un coup de la corde à linge à quelqu’un qui aurait ri de moi parce que je serais tombé dans le piège humiliant de marcher sur un vingt-cinq cennes laissé par terre en plein milieu de la salle D ou faire un écrase foufoune à un autre qui aurait parlé trop fort dans la bibliothèque de l’école. Même chose avec les arts marti

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Bon, bon, bon, quosse que t’as encore à matin, Arthur? J’t’ai rarement vu aussi débiné…

Quosse tu veux que j’te dise, Éverrade? Whate s’maine! Juste des affairres qui vont mal.

Es-tu après m’parler de Trudeau pis d’sa femme qui s’a séparé su’ Internet?

Hein? Ben es-tu fou? Quosse tu veux que ça m’éballe, moi, que Justin pis sa dondaine s’aiment pus. Pis à parrt de t’ça, sais-tu quoi?

Non.

D’aprrès moi, y avait à peu prrès juste Justin qui savait pas que c’était déjà fini entrre leurr deux depuis une godèche de trraille!

Quosse tu dis là, toi?

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Je suis…

Un bon p’tit garçon formé par son éducation et sa religion. Quand j’étais petit, Jésus voulait qu’on s’aime les uns les autres, et dans ma famille on me demandait de faire le bon p’tit garçon. Tant et tellement qu’encore aujourd’hui, la plupart de mes choix sont faits dans le but de rester dans ce moule-là. Je ne dérange pas, je m’excuse quand il faut et même quand il ne faut pas, je chuchote encore dans les bibliothèques, je ne me choque jamais contre des étrangers même quand le service est minable, je vouvoie les personnes âgées, je respecte tout genre d’autorité même si elles ont tort. Que voulez-vous? Je suis un bon p’tit garçon. 

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Mon Djeu, seigneur, fouti-yayaille. Mais Arthur, quosse tu fais avec une pareille sueur au front? T’es emborvé d’la tête au pied, ma grand’ foi damnée!

Parrle-me s’en pas. J’suis all wet! 

C’est sûrement pas l’soleil qui t’donne chaud d’même. Parce qu’le beau temps ici, c’est comme gagner à la 6/49 : on sait que ça s’peut, mais on dirait qu’c’est tout l’temps aux autres que ça arrive. 

Oui, tu l’as dit. D’la brrume, d’la brrume pis encorre d’la brrume! On voit quasiment rrien à dix pieds en avant de nous autrres. D’aprrès moi, y sont à la veille de rr’parrtirr les convois su’ le Havrre-aux-Basques.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Il y a une autre chose qui a quarante ans cette année et qui, sans avoir changé l’histoire avec un H majuscule, a certainement changé celle de beaucoup de monde comme moi, aux Îles. Il y a quarante ans, un petit groupe de Madelinots un peu fous a imaginé et mis sur pied ce qui allait devenir la Ligue madelinienne d’improvisation qu’on connaît aujourd’hui. La réputation de l’improvisation n’est plus à faire. Elle a permis à plein de gens créatifs de polir leur talent sur une scène devant un public complice de l’exercice difficile à laquelle il assistait chaque soir. En quarante ans, la LMI a vu plusieurs générations de fous et de folles qui se sont donnés et qui se donnent encore soir après soir pour divertir, et parfois même émouvoir ses fans.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Ah ben djâbe, Everrade! Yousse que tu vas de même avec ton hakapik? C’est même pas l’temps d’la chasse aux loups-marrins, rrien. T’as l’airr d’un godam de fou, en plein Cap-aux-Meules, avec ça.

Heille, heille, heille! Moi, depuis qu’y’a un requin blanc qu’a attaqué un marsouin en haut d’Old Harry, j’prends pas d’chance.

Quosse tu contes-là, toi, un marrsouin? C’est un dauphin qui s’a fait couper en deux parr un rrequin. Pas un marrsouin, un dauphin!

Ben t’es malade, toi? Depuis quand c’qui a des dauphins aux Îles?

Ben c’est c’qu’est marrqué surr Interrnet. Un dauphin coupé en deux. 

Ben justement. Tout ce que tu lis su’ Internet, ça aussi tu peux l’couper en deux. 

Heille, fais attention à ta djeule, Éverrade!

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Y’en a qui disent que les Îles n’ont pas tout le temps eu l’air de ce qu’elles ont l’air aujourd’hui. Pis ça, je le crois. Y disent qu’au début-début, il y aurait eu un certain Jacques, aux Îles… Un jour, il paraît que Jacques aurait pêché son tout premier poisson qu’il aurait ensuite fait cuire sur le bord de la mer, sur un petit feu de camp improvisé. Il aurait adoré. Tant et tellement qu’il aurait répété l’expérience très souvent par la suite. 

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

Me semble que j’t’ai pas vu au feu d’la Saint-Jean c’t’année, mon Arthur? Étais-tu malade?

Si jamais tu me vois là, tape-moi dans l’devant des jambes, pis forrt à parrt de t’ça! Qu’osse tu veux que j’aille fairre là, pou’ l’amourr de Djeu! Trrop vieux pourr ça! Avant ça, j’pouvais fairre la rrumba quinze jourrs de suite pis trravailler le lendemain. Astheurre, si j’fais la rrumba, le lendemain j’suis quinze jourrs su’ l’tchu à pas pouvoirr trravailler. 

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

…Une chose est sûre, c’est que notre fête nationale souligne la culture québécoise au sens le plus large possible. En fait, que tu sois pure laine ou nouvel arrivant fraîchement débarqué, si tu sais chanter Promenade sur mars d’Offenbach, tu es le bienvenu parmi nous. Mais pourquoi toujours chanter nos vieux succès? Il me semble qu’on a fait le tour de Deux autres bières, non? Il se fait de la bien bonne musique aujourd’hui aussi. On est bien ouvert aux autres cultures, oui, mais on préfère clairement notre confort nostalgique plutôt que d’apprendre de quoi de nouveau, on dirait bien.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest

…De mon côté, ça me rappelle qu’un jour, en sixième année, j’avais dit dans la classe qu’en arrière de chez nous, il y avait une forêt. Ma professeure, Monique à Louis-Paul, m’avait tout de suite remis à ma place : « Va jamais dire en nulle part qu’y’a une forêt en arrière de t’chez vous, tu vas t’faire moquer d’toi. Y’a pas d’forêt aux Îles. » Comme j’étais impressionné par l’autorité, je n’ai pas répliqué. Mais dans ma tête, ça virait boute pour boute. Juste sur le chemin à côté de chez nous, il y avait au moins trois forêts : Alphonse, Elfège pis Xavier… Mais plus sérieusement, jusque-là, je n’avais encore jamais vraiment fait la distinction entre une forêt pis un p’tit bois.

0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Articles plus récents