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Chronique d’île en île…

La canne à pêche est déjà à l’eau. Ce Rapala trouvé sur la plage survivra-t-il davantage que celui chipé par un poisson ingrat parti à la sauvette, l’hameçon à la gueule?

Déjà, la terre s’éloigne petit à petit de nos yeux. Mais j’y pense, vous ai-je seulement indiqué les caractéristiques propres au dériveur lesté sur lequel je navigue? Sorti des chantiers en 1981, ce monocoque de croisière de 42 pieds possède une largeur de coque de quatre mètres (vous avez bien lu!) et une capacité de carburant et d’eau de 800 litres. Pas de panne sèche en vue. Son tirant d’eau est de 1,88 mètre, son tirant d’air de près de 20 mètres, tandis que sa longueur de flottaison est d’un peu plus d’un mètre. Les marins savent de quoi je parle.

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Se couper du reste du monde pour trois semaines, voire un mois. Qui de nos jours peut s’offrir un tel luxe? Pourtant, on peut très bien se passer de nous!

Pour voguer de l’Afrique au Brésil, l’itinéraire est simple et complexe à la fois, car il faut un détour en nous-mêmes avant que d’accoster. Chacun le vit à sa manière. Dans mon cas, ce type d’introspection s’avère séduisant. C’est comme un sac à surprises; allez savoir ce que vous en retirerez! 

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Avez-vous remarqué à quel point la vie nous teste? Tant d’efforts sont nécessaires pour parvenir à nos fins! Paradoxalement, dès qu’on prouve notre endurance et notre ténacité, les cadeaux pleuvent. Y’a pas que le grain qui doit endurer la noirceur de la pénombre avant de pouvoir germer.

De mon côté, je ne suis pas au bout de mes peines. Pendant que l’équipage flâne une dernière fois sur la terrasse du Mar Tranquilidade, moi je suis tout sauf tranquille. Bombardée de courriels de panique moins de vingt-quatre heures avant de lever l’ancre, il me reste peu de temps pour régler le problème.

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Chaque parcelle d’aventure vaut son pesant d’or. Malgré cela, combien d’entre nous rêvons d’être ailleurs plutôt qu’ici? Pourtant, c’est en se sachant miraculés que les miracles surviennent. C’est en se sachant bénis que les bénédictions se multiplient. C’est une loi de la nature.

J’ai beau badgeuler après mon capitaine, j’apprécie au plus haut point son côté explorateur. Et je suis touchée qu’il veuille me faire découvrir un village qu’il a jadis visité. C’est du jamais vu. D’ailleurs, nous aurions très bien pu tracer notre route vers le Brésil sans remonter vers le Nord. J’aurais été partante pour descendre jusqu’en Afrique du Sud avant le grand saut vers l’Amérique. 

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Cinq heures et demie dans une laveuse à tordeur! Ce n’est pas le genre de voyage offert à tout le monde, mais il n’y a rien comme s’éloigner de son confort pour en apprécier pleinement les contours au moment de le retrouver.

Ce que j’ignorais en débardant du pick-up qui nous a trimballé comme des bananes, c’est que Porto Novo était sans intérêt pour mon capitaine. On a eu à peine le temps de reconstituer le contenu de notre estomac. Et c’est bien parce que j’ai insisté! 

Heureusement, nous n’avons pas eu à imiter le grand ado, pour qui les cahotements de la route ont été ravageurs. Cela dit, le voyage a été frugal malgré sa longueur. Pas de thermos de café ni de petits beignes ou pain frais à se mettre sous la dent, voyons. Après tout, nous vivons sur un voilier.

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En repensant à cet épisode de vol survenu à Tarrafal, une question me taraude : et si le méfait avait été causé par cette jeune femme dérangée qu’on a gentiment accepté de prendre à bord? En tout cas, elle était présente dans l’île quand l’incident est survenu…

Curieusement, personne de l’équipage n’a entrevu cette possibilité. Pourtant, j’ai senti tout le brouillard entourant l’étrangère. On aurait dit un gros nuage noir ambulant. Sans aller jusqu’à faire couler notre embarcation, elle a tout de même amoché notre réputation au sein des habitants de l’archipel. Après tout, c’est franchement inacceptable d’abattre sa colère sur de pauvres pêcheurs dont on n’a pas encore salué le travail. 

Aujourd’hui, je me sens toute penaude. Et si le grand efflanqué avait simplement ri de notre mésaventure? Vous me direz, il a payé pour son arrogance.

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On a toujours l’impression d’être plus ou moins en contrôle des événements qui se produisent dans notre quotidien mais parfois, le destin nous rappelle que malgré toutes nos précautions, tout peut s’écrouler en criant ciseau. 

Vous conviendrez que nous avions peu à perdre en acceptant de prendre à bord une passagère inconnue rencontrée « par hasard ». Et pourtant ! La vie de l’équipage aurait pu basculer tragiquement si l’étourderie de cette jeune touriste pétrie par le mal-être avait mal tourné. 

Le capitaine n’a pas apprécié qu’elle s’engage seule dans les sentiers non balisés. L’ex-athlète avait surmonté des défis autrement plus impressionnants, mais de voir cette femme limitée par son embonpoint, sans eau ni chaussures adéquates l’inquiéta. Et si elle se blessait en cours de route ?

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Après une journée à explorer furtivement un autre coin de l’île de São Vicente, le capitaine décide qu’il est temps de lever l’ancre. Qu’à cela ne tienne, j’ai eu droit à une bonne baignade avant notre départ pour Santo Antão! 

Il faut vraiment une ambition à tout rompre pour visiter le Cap-Vert. En voilier, c’est un incontournable, et ce, même si plusieurs se cassent les dents dans cette aventure, mais en avion!

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Épuisés par ce voyage en mer, le premier après les sauts de puce réalisés entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau, nous ne souhaitons qu’une chose : une douche chaude. Une bonne nuit de repos suffira pour remettre nos estomacs en place et rétablir notre appétit. 

Compte tenu de l’heure à laquelle nous jetons l’ancre, il faudra patienter pour nous requinquer. Le navire est en sécurité, l’équipage aussi. La pioche coule au fond de l’eau et nous, on coule au fond de nos couchettes. Nous sommes à l’abri, au milieu d’une petite baie. Quand il fera clair, on s’amarrera au quai.   

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Voyager autour du monde, par voie de terre ou par mer, entraîne son lot de découvertes. Pour ma part, j’aime à croire que l’expression « s’avacher sur la plage » nous vient directement de Guinée-Bissau. Nulle part ailleurs je n’ai vu de vaches étendues sur le sable à longueur de journées…

Bien que j’aie parlé des plages magnifiques des Bijagos, particulièrement de celles qu’on retrouve à Caravela, j’ai omis un détail pour le moins comique : de jour comme de soir, les ruminants s’y agglutinent comme des mouches sur du miel. S’agit-il de familles en vacances, nul ne le sait. J’ai voulu m’approcher pour en savoir plus, mais on m’a fait comprendre qu’il valait mieux demeurer discrète et me baigner à l’abri de leurs regards. Voyez-vous, elles sont là à l’année!

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L’équipage d’Éléis quitte Kéré pour retrouver la pataugeoire turquoise qui raccorde entre elles les îles de l’archipel des Bijagos. Prochaine destination, le camp de pêche de Claude et Marie.

Durant nos promenades sur la plage, le capitaine et moi tombons sur un assemblage particulier. Un oisillon abandonné à côté d’un nid trône parmi des bouts de bois et coquillages sculptés d’une bien drôle de manière. L’un d’eux m’interpelle. L’outil muni de cinq griffes me ramène à Sonia. Je l’apporte à bord en guise de souvenir. Le soir venu, je frissonne à sa vue. L’idée qu’elle ait pu s’en servir pour se nourrir ou pire, se défendre d’un ennemi sans scrupule, me terrifie. 

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On m’avait prévenue. Méfiez-vous du prétendu guérisseur qui sévit dans les alentours. Son nom : Barruca.

Durant cette mise en garde, Sonia va jusqu’à me fournir le prénom de cet usurpateur, mais je l’évacue aussitôt de mon esprit. C’est que depuis plus d’une semaine, mon genou droit me condamne à ralentir la cadence, au grand dam du capitaine, qui n’hésite pas à m’abandonner à mon sort en bavardant nonchalamment avec Sébastien, notre coéquipier. J’ai envie de croire que cet homme qu’on dit malhonnête saura me tirer de ce mauvais pas, c’est le cas de le dire!

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On quitte Caravella pour aller s’ancrer juste en face, afin de découvrir un minuscule îlot habité par un couple étonnant. Selon les précieux conseils d’un de nos contacts, cet arrêt est incontournable. 

Sonia est Portugaise, Laurent est Français. Jusque-là, rien d’anormal. Mais ces Européens n’ont pas été parachutés sur Kéré pour un mois ou deux en vue d’une quelconque mission humanitaire destinée à donner bonne conscience à ceux et celles qui l’aurait financée. De leur propre chef, ils y ont élu domicile et ont fait de l’endroit un éden. J’en ai pour preuve le couple de nouveaux mariés rencontré sur la plage. 

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