Author

Gil Thériault

    Je ne suis pas un fan des célébrations ni de toutes les traditions qui s’y rapportent.

    Sans y participer très activement, il y en a quand même une que je peux comprendre et partiellement apprécier : les lumières de Noël. Surtout lorsque je n’ai pas à les acheter, poser, enlever et ranger.

    Comme cette célébration de la naissance du Christ a été placée autour de celle, païenne, de la lumière (au solstice d’hiver, cette année le 21 décembre), normal de vouloir illuminer un chouia la période la plus sombre de l’année dans l’hémisphère nord.

    Lorsque l’on revient du travail et qu’il fait déjà nuit depuis un bout de temps, la vue de ces points lumineux pointillant une maison ou accrochés aux arbres a tout de même quelque chose, bien que totalement psychologique, de réjouissant.

    * * * * *

    Pour accéder au contenu complet, abonnez-vous! Seulement 105$ taxes incluses par an.

    23 Décembre 2021 Aucun commentaire
    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • « Je regarde une partie. »

    C’est ce que j’ai répondu à ma compagne la dernière fois qu’elle m’a demandé pourquoi j’étais si attentif à l’écran de ma tablette.

    Je n’ai jamais été maniaque du sport télévisé, sauf d’occasionnelles parties de volleyball ou de tennis. Mais les parties que je regarde présentement sont celles d’échecs. Pas ceux des Canadiens de Montréal, mais bien du jeu d’échecs.

    Ce jeu a récemment connu une pointe de succès en Occident avec la série Netflix la plus populaire depuis sa création, Le Jeu de la dame (The Queen’s Gambit), mais dans certains pays, ce jeu fait partie de l’ADN du peuple depuis belle lurette. En Russie ou à Cuba, par exemple, un simple chauffeur de taxi ou une femme de ménage peut remettre un grand maître à sa place.

    Je suis moi-même un joueur d’échecs très très ordinaire, mais tous les amateurs de hockey télévisé ne sont pas non plus des Wayne Gretzky. Ça n’empêche nullement d’apprécier les prouesses des meilleurs.

    À prime abord, on peut croire une partie jouée sur 64 cases et opposant deux équipes de 16 pièces assez limitée, mais il suffit de dire que dès le deuxième tour, les combinaisons de coups atteignent les 20 000. Pas besoin d’en dire plus pour une partie complète dont les possibilités ont fasciné le mathématicien Claude Shannon (d’où la théorie du nombre de Shannon) qui a publié en 1950 un article intitulé Programmer un ordinateur pour jouer aux échecs. En somme, les variations y sont pratiquement infinies.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Chroniques

    Sémantique

    par Gil Thériault 26 novembre 2021

    D’aussi loin que je me souvienne, la sémantique, le sens des mots, m’a toujours intéressé.

    Ma mère blaguait que je lisais le dictionnaire, ce que je ne trouvais pas particulièrement drôle puisque c’est un ouvrage tout à fait passionnant. Il faut également penser que c’était une autre époque. Bien que nous puissions profiter d’une bibliothèque familiale assez bien garnie, le réseau des bibliothèques publiques était moins nanti et accessible qu’aujourd’hui et nous ne possédions pas de gadget donnant accès à des millions d’ouvrages dans notre poche arrière comme aujourd’hui.

    Un peu d’introspection m’a possiblement permis de localiser assez précisément l’événement qui a encore décuplé ma passion pour le sens des mots. La fois où, justement dans le dictionnaire, je suis tombé sur le mot « gille ». Je vous laisse le soin d’aller vérifier par vous-mêmes sa définition et vous comprendrez sans doute le pourquoi de ma réflexion à l’effet que mes parents, qui m’aimaient beaucoup, n’avaient sans doute pas vérifié la signification du mot avant de me baptiser ainsi. C’est qu’il faut quand même ensuite porter cette marque identitaire pour le reste de sa vie. Catholiques qu’ils étaient, j’ose croire que mes parents pensaient davantage à St-Gilles en choisissant ce prénom pour moi.

    Au-delà de la sémantique, il y a l’utilisation que l’on fait des mots, leur sens propre, oui, mais le sens qu’on leur donne, positif ou négatif, qui influence nos perceptions.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Chroniques

    Ocytocine

    par Gil Thériault 12 novembre 2021

    Le bonheur.

    Les poètes et philosophes ont trituré ce concept dans tous les sens.

    Pour certains, il s’agit de la recherche et l’atteinte de sensations physiques et mentales agréables, ce qui semble couler de source, mais ça se complique rapidement puisque certains amateurs d’adrénaline seront prêts à payer une fortune et risquer leur vie pour gravir le Mont Everest alors que la majeure partie de cette aventure sera très certainement physiquement et mentalement pénible.

    On ne peut pas non plus dire que le fait d’avoir et d’élever des enfants (changer les couches, calmer les crises, passer les nuits…) nous plonge constamment dans l’allégresse. Pourtant, beaucoup y trouvent un grand bonheur.

    Cette quête serait-elle donc reliée à un sentiment d’accomplissement, d’utilité, de pertinence? Difficile à dire puisque la définition subjective du bonheur et les éléments qui y contribuent varient d’une personne à l’autre.

    On pourrait être tenté d’adopter l’idée que plus l’humanité évolue, plus elle réussit à améliorer son sort : moins de guerres, moins de mortalité infantile, plus de scolarisation… Mais rien ne nous indique que le bonheur d’un paysan du Moyen Âge était moindre que celui d’un agriculteur moderne.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Nous nous posons cette question des dizaines de fois par jour et trouvons tout à fait naturel qu’autour de nous, des dizaines d’objets nous en informent, que constamment tout le monde soit au diapason. Pourtant.

    Il y a quelques siècles de cela, les gens vivaient au rythme de la luminosité et des saisons, pas des horloges. La grande majorité d’entre eux n’aurait d’ailleurs pas pu reconnaître ces symboles que l’on appelle « chiffres » et encore moins lire l’heure.

    Les façons de mesurer le temps approximatif (le sablier, par exemple) existent depuis des lustres et les horloges mécaniques, plus précises, depuis le XIVe siècle, mais il ne faut reculer que de quelques générations pour qu’un village entier ne se fie qu’à la grande horloge du village… et cette mesure variait sensiblement d’un village à l’autre. On ajustait simplement de temps à autre l’heure du midi lorsque le soleil atteignait son apogée dans le ciel et c’était bien suffisant pour les besoins de l’époque.

    Pendant mon enfance, je me souviens qu’à la maison, nous avions une horloge électrique jaune accrochée au-dessus de l’évier et quelques bracelets-montres dans la famille, mais c’était à peu près tout. Et si l’on oubliait de remonter sa montre, bonsoir la fiabilité.

    1 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Chroniques

    Politique

    par Gil Thériault 15 octobre 2021

    Ceux qui connaissent un peu mon tortueux parcours professionnel pourraient penser que je m’intéresse passablement à la politique, ce qui n’est pas totalement faux, mais disons qu’à l’instar de la religion, je m’y intéresse surtout comme à un phénomène social influant où je suis davantage observateur que pratiquant. Jusqu’à maintenant du moins.

    Tout récemment, j’ai accepté de remplir le questionnaire en ligne « la boussole électorale ». Pour tout dire, j’ai trouvé l’exercice fastidieux et pas très concluant.

    Beaucoup de mes réponses se sont soldées par un chagrinant « je ne sais pas ». Peut-être suis-je plus ignorant que la moyenne, mais lorsqu’on me demande si le Canada devrait baisser ou augmenter son budget militaire, il faudrait que je commence par connaître à combien il s’élève, à quel autre pays il se compare en pourcentage du budget global, comment est-il dépensé, est-ce qu’il a baissé ou augmenté ces dernières années et pourquoi…

    Il me semble qu’avant de se positionner sur cet enjeu et beaucoup d’autres du genre, il faudrait en maîtriser les rudiments, ce qui n’est pas mon cas… et je me demande quel pourcentage des répondants maîtrise assez bien ces dossiers pour véritablement donner des réponses pertinentes.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Ces derniers temps, j’ai eu un échange amical, mais quand même un peu intense avec un bon ami qui me reprochait mon manque de confiance envers certains médias de grandes écoutes. « À un certain moment, il faut quand même faire confiance à quelques-uns d’entre eux », rétorquait-il.

    C’est vrai. Et je ne les classe pas tous sur le même pied d’égalité non plus, mais c’est également vrai que ma foi envers les médias en général est en chute libre.

    Ça m’a donc poussé à une petite introspection qui m’a permis de réaliser qu’avant de me consacrer à l’étude du dossier du phoque, j’étais plutôt ce que l’on pourrait qualifier de généraliste. Je m’intéressais à tout et rien, surfant un peu sur la plupart des sujets, mais sans jamais creuser très profond.

    Depuis une douzaine d’années, j’ai consulté des milliers de documents sur ce dossier controversé : études, documentaires, articles, livres, exposés, graphiques… Je me suis en quelque sorte spécialisé en débordant un peu sur la gestion d’autres espèces charismatiques (éléphant, rhino, requin, baleine, ours polaires…).

    Ce sujet est devenu, en quelque sorte, mon baromètre de connaissance.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Il y a de ces événements qui marquent.

    La grande majorité des gens de ma génération se souviennent très bien où ils étaient et ce qu’ils faisaient lorsque les attaques contre les deux tours du World Trade Center de New York se sont déroulées.

    Champion de marketing, les Américains se sont arrangés pour que cette date soit très facile à retenir : 9-1-1. Le numéro à composer en cas d’urgence est devenu date, le 11 septembre. Lorsque l’on relativise le tragique événement (presque 3 000 morts), le nombre de victimes est faible comparé à d’autres. Guerres, génocides et même plusieurs catastrophes naturelles ont fauché davantage de vies, mais il figure quand même en haut de liste pour le nombre de victime causé par un acte terroriste.

    Comme nous venons tout juste de commémorer le 20e anniversaire de cette tragédie, les médias en parlent beaucoup ces temps-ci. De plus, le président américain a récemment décidé de retirer les troupes américaines d’Afghanistan alors que la raison première de leur présence dans ce pays était justement de le purger de son potentiel terroriste. Ce faisant, il a tout de même cautérisé une hémorragie financière estimée à plus de 5,8 trillions de dollars (et 4 000 morts) seulement pour les États-Unis.

    Mais je crois qu’il est bon de rappeler les circonstances qui ont mené à ces attentats en sol américain.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Il y a longtemps que le végétarisme, en tant que phénomène social, m’interroge. L’une de mes premières chroniques Mots de tête, il y a près de cinq ans déjà, y était d’ailleurs consacrée.

    Les membres les plus extrêmes de ce mouvement tournent souvent au véganisme qui, non contents de ne manger que des produits à base de plante, refusent tous produits ayant un quelconque lien avec les animaux. Le miel, par exemple, est condamné comme produit de l’esclavage des abeilles. Ça ne s’invente pas.

    Pendant longtemps, j’ai pensé que mon aversion pour ce mouvement relevait simplement de mon appétit pour la protéine animale, mais plus je m’informe, plus il me rebute. Pas le régime alimentaire, bien sûr. Je me fous de ce que les gens mettent dans leur assiette, mais bien le dogmatisme du végétalien intégral.

    On pourrait sans doute critiquer la sélectivité de mes lectures, soit, mais quand même, au fil des lectures, les critiques envers ce mouvement se sont accumulées à un point tel que je sais maintenant qu’un cheminement tout à fait rationnel m’a mené à cette conclusion.

    1 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Ces temps-ci, quelques pages à la fois, je rejoins le rang des millions de lecteurs à travers le monde qui ont lu Sapiens : une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari.

    Si l’ouvrage est loin d’être parfait, il est certes joliment bien écrit, pose des questions pertinentes et leur tente des hypothèses plausibles, même s’ils sont pour la plupart loin de faire l’unanimité parmi les historiens.

    Le livre aborde nombre de sujets méritant chronique et dissection, mais l’un d’eux a particulièrement remis en question quelques-unes de mes idées sur la religion.

    Pendant de nombreuses années, je me suis tant intéressé à ce phénomène social que j’avais l’impression d’en avoir suffisamment défini les contours, du moins pour m’auto-satisfaire.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Le 6 juillet dernier, Mary Simon, leader inuk du Grand Nord québécois, a été nommée au poste de gouverneure générale du Canada.

    J’ai eu l’opportunité de rencontrer Mme Simon à quelques reprises, essentiellement lors de réunions concernant la gestion des ressources sauvages, tel que le phoque et l’ours polaire. Je ne la connais donc pas personnellement et très peu professionnellement, mais j’ai quand même pu constater que ses interventions restaient pertinentes, chose que je ne pourrais affirmer de tous ceux qui participent à ce genre de réunion… et c’est déjà ça de gagner.

    Mon but ici n’est pas de discourir sur le poste de gouverneur général. Tout le monde entretient sa propre opinion sur ce poste, essentiellement symbolique, de représentant de la reine au Canada ainsi que de commandant en chef des Forces armées canadiennes.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Chroniques

    L’an 40

    par Gil Thériault 9 juillet 2021

    Il nous arrive tous d’utiliser des expressions dont on connait le sens, mais dont l’origine nous échappe complètement. « Fou comme un balai », « bête comme ses pieds », « se mêler de ses oignons » et « un de ces quatre » n’en sont que quelques exemples.

    L’une de celles que j’utilise personnellement depuis « belle lurette » (en voilà une autre), c’est « je m’en fous comme de l’an 40 ».

    Et puis, récemment, ça m’a frappé : mais qu’est-ce qui s’est passé… ou plus justement, ne s’est pas passé en l’an 40 pour qu’on s’en foute à ce point?

    Pour commencer, l’expression signifie que l’on accorde très peu ou aucune importance à quelque chose. Mais pourquoi cette année en particulier? Les origines d’une expression sont parfois limpides, mais dans ce cas-ci, disons que… « ça part en couille ».

    Déjà, de quelle année 40 parle-t-on? 2040? 1240? 40 après J.-C.? Avant? Comme l’expression a été répertoriée à la fin du XVIIIe siècle, on pourrait croire que ça réfère au moins à une date antérieure, mais l’une des explications veut qu’elle vienne d’un roman d’anticipation intitulé L’an 2440, rêve s’il en fut jamais de Louis-Sébastien Mercier, publié en 1771. L’auteur y décrit une société utopique dont les révolutionnaires de l’époque se seraient vertement moqués, d’où l’expression.

    Autre hypothèse qui date de la même époque : certains Français auraient fait des blagues sur l’âge qu’aurait eu Louis XVI quelques jours après être passé à la guillotine.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Ceux qui s’intéressent aux actualités internationales n’attendent jamais trop longtemps avant d’entendre parler d’une nouvelle flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens, images chocs à l’appui.

    Comme la plupart des gens, ces nouvelles m’ont toujours attristé profondément, mais je passais toujours rapidement à autre chose.

    Puis, lors de l’un de mes voyages, j’ai connu Fawwaz, un Palestinien vivant aux Émirats Arabes Unis. Lorsqu’il a su que j’étais Canadien, il m’a rapidement demandé qu’est-ce que mes compatriotes pensaient de ce conflit.

    Je lui ai expliqué qu’à part ce qui se passait aux États-Unis (et encore), une vaste majorité de Canadien s’intéressait peu aux actualités étrangères et que dans un bulletin de nouvelles d’une heure, si l’on allait cinq minutes au-delà des frontières du voisin du sud, c’est qu’il s’y était passé une catastrophe majeure. Mais quand même, j’osai prétendre que ceux qui s’intéressaient un tant soit peu à ce conflit y voyaient un combat totalement inégal, un peu du genre David contre Goliath. Des roches contre des tanks, genre.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Maintenant, bien que les origines réelles d’un mouvement soient souvent difficiles à bien cerner, il semble que la crise financière mondiale de 2007-2008 ait motivé certaines personnes à repenser en profondeur la façon d’échanger des biens.

    Le 31 octobre 2008 est publié sur internet le livre blanc du projet Bitcoin, devenu depuis la cryptomonnaie de référence. L’auteur (ou les auteurs) se cachent sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto et désire « permettre des paiements en ligne directement d’un tiers à un autre sans passer par une institution financière. »

    Il s’agit donc d’une réaction au monopole des banques et des gouvernements pour décider de la valeur des transactions en s’octroyant un profil au passage. L’idée est noble et fait un peu penser à un retour au troc, mais dans un monde électronique et avec une unité de base commune comme monnaie d’échange.

    Pour ce faire, il fallait bien sûr bâtir la confiance des gens envers une nouvelle « valeur » électronique et virtuelle, donc sans substance matérielle. Après tout, depuis l’abandon de l’or et autres métaux précieux comme étalons pour les transactions électroniques, c’est un peu où nous en étions, sauf que le suivi de ces transactions est centralisé et assuré en secret par ces institutions (banques et gouvernements). Ils sont les seuls à les connaître et les contrôler. Comment alors s’y prendre pour assurer la validité d’un nouveau type de transactions virtuelles, sans intermédiaire et accessibles à qui le veut bien?

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
  • Dans la première partie, j’avais abordé le troc, la paléo monnaie, l’adoption de l’or comme échelle de valeur puis son abandon, dans les années 70, ce qui équivaut à baser uniquement notre économie sur un concept aussi volatile que la confiance. Mais avant même ce moment charnière, plusieurs événements ont façonné l’utilisation moderne de la monnaie et le système économique d’aujourd’hui.

    0 Facebook Twitter Google + Pinterest
Articles plus récents