Je ne vous apprends rien en vous disant que la Méditerranée est une des mers les plus achalandées de la planète. Toutefois, quand on navigue sur un trente-quatre pieds et qu’on aperçoit un immense cargo filer droit en sa direction, l’expérience s’avère plutôt impressionnante…
C’était non sans me rappeler ce jour lointain où un de mes copains et moi avons dû ancrer au large des îles de Boucherville, faute de carburant pour nous rendre à Sorel. Mon ami avait sous-estimé les remous qu’il y avait sous le pont Jacques-Cartier et à peine sorti de la marina, notre petit vingt et un pieds a eu toute les misères du monde à faire autre chose que du surplace. Ce n’était pas surprenant ; on n’avait qu’un quatre forces en guise de moteur. Assez fort pour une tondeuse, mais pas assez pour affronter le fleuve Saint-Laurent et prétendre surmonter son courant, même par temps doux. Du coup, il a fallu songer à trouver un endroit sécure pour passer la nuit avant même de mettre les voiles, si bien qu’on a dormi (!) à proximité du chenal destiné au trafic maritime.
Mon compagnon de l’époque avait beau tenter de me rassurer qu’on était à l’abri de tous les dangers, cela ne m’a pas empêchée de sentir gronder le moteur d’un navire de cargaison de huit cents pieds longtemps avant de lui voir le bout du nez. J’ai appris plus tard que certains d’entre eux « avalent », proprement dit, des petits voiliers sans s’en rendre compte. Plutôt rassurant !
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